Une forêt d’expression s’offre à nous dès que l’on pose le regard sur le travail de Dorota Janiak.
Des sourires s’esquissent; des émotions se croisent, s’interpénètrent, s’entrechoquent.
Ce travail nous propose une vision d’harmonie entre l’homme et la nature. Une osmose se crée entre ces deux corps où s’allient force et souplesse des lignes.
En regardant cette exposition, on se remémore les moments et les instants de notre vie passée, présente et à venir qu’ils soient faits de joie ou de peine. Saisi sur le vif, ces travaux témoignent de la spontanéité de chacun.
La lumière, gage de bonheur, sculpte de manière douce et forte le bois, l’écorce, l’essence de vie, d’où émerge la silhouette des visages.
Dans ce bosquet clairsemé de figures et empli de sensations, un cri surgit ; la contemplation du ciel, le rêve, l’étonnement sont au rendez-vous que chacun des sujets semble s’être donné.
Le travail de croissance que la nature a accompli afin de mettre en scène ces regards amoureux, ébahis, de bonheur est miraculeux.
Une parfaite dualité s’est mise en place entre les différentes matières, le bois et le corps humain. Tout est vivant même l’immobilité des troncs et la rigidité de l’écorce qui offre leurs corps pour accueillir les visages. La nature se meut en créatrice de sculptures vivantes. Le désir d’accueillir l’être humain est né en chaque arbre. Ainsi s’est instauré un dialogue, une communication entre l’humain et la nature. Mais surtout quel est ce lien et surtout quel en est le message? La plupart de ces regards interroge le spectateur et lui font faire face à son vécu, son expérience sentimentale, personnelle. Pourquoi ces visages se sont-ils figés là? Peut-être pour renouer une alliance avec ce qui semble avoir été perdu : la contemplation de la nature et de ces instants, de ces moments où chaque émotion s’exprime sa grâce.
Là, où le monde semble avoir perdu ses repères, ces photographies s’imposent comme des moments éternels.
Sur chacune d’elles se tend une toile de formes. Se dessinent des lignes, des formes prennent vie, l’écorce ondule, se crispe pour les épouser et, de là, surgissent des masses et des reliefs. Un processus de création s’est donc instauré et le porteur du message se ploie aux exigences des formes des divers visages. Des fronts, des joues, des yeux s’extraient du bois pour donner naissance à ces visages. Dès lors, ils se figent dans des expressions débordant de passion.
Un subtil équilibre s’est mis en place : s’exerce sur la finesse des traits et la pureté des lignes du visage une pression de la part du bois d’où une osmose entre instant figé porteur d’émotion et rigueur du bois. Mais, malgré cette rigidité, les regards sont limpides, fragiles.
Ces sculptures de l’instant sont une invitation au ressenti, au monde des cinq sens, à se laisser envahir par toute la poésie de la nature, à exprimer ses émotions naturellement et à exprimer sa joie? C’est l’essence même de cette exposition.
Samuel PRODAULT
Nie zważając na to, migawki i znamiona piękna odżywają. Zarówno jak nietrwała obecność zapachu, oswojona niczym podróż. W tym właśnie duchu utrzymana jest ta ekspozycja.
Dorota Janiak odkrywa przed odbiorcą okruchy swojej przeszłości. Każdy, na swój sposób, może wniknąć w te krótkotrwałe momenty i pozwolić swoim myślom popłynąć.
Spróbować schwytać wspomnienie, zapisać się w wieczności byłożby to daremne? Nie lepiej zapomnieć?
Takie jest ulotne oblicze obrazu Doroty Janiak, stawiać pod znakiem zapytania czas i doznania: twarze się zamazują, budowle zdają się poruszać w mgle nostalgicznych myśli.
Czas płynie, a ludzie są niczym innym niż ciemnymi plamami.
Czas powoduje nieuchronne ubywanie wszystkich żywiołów.
Emocje wikłają się i mimo naszych wysiłków, są obciążone niepokojem: wrażeniem niemożliwości kontrolowania pamięci.
To świadectwo kołacze się z fotografii na fotografię.
Rozmowa z sobą samym nie jest niczym innym niż spojrzeniem na innego konstruowanym z dnia na dzień?
Samuel Prodault
Traduction du français en polonais: Simone, décembre 2011