Doris Art Photo - Dorota JANIAK

Le Comble du Bonheur

Avec chaque instant vient le comble d’un bonheur partagé. 

C’est pourquoi être en attente d’un enfant, c’est « appréhender la vie sous un autre angle ». Apprécier chaque moment, la vie, le monde. 

Nous « devenons quelqu’un d’autre » : nous découvrons que nous « allons vivre pour un enfant ». 

Telle est la beauté de cette nouvelle exposition de Dorota Janiak nous questionnant sur la maternité et l’instinct de mère, présent en chacun de nous.

Simplement, ce n’est pas seulement une expérience vécue seule ; au contraire, partagé durant neuf mois, à deux. Délicatesse et échange de sourire se font en vis-à-vis. Partage et désir s’ensuit. Une intense sensation à se sentir mère et père s’opère.

Mise en scène de façon poétique, ces femmes touchent la grâce, accomplissent le miracle de la vie. 

Chaque photographie participe à l’accomplissement d’un corps, en attente. 

Donner, c’est bien le sens donné par cette exhibition nous apprenant que chaque être se révèle en soi. Invité à accompagner ces femmes en attente d’un être chéri, c’est plonger dans l’intimité, heureuse, de chacune.

Ce désir, avoir un enfant, c’est être soutenu, partager ses émotions à son entourage, donner l’envie et le désir mais, par-dessous tout, susciter le bonheur en chacun de nous de voir se réaliser notre futur.

Etrange sensation, que ce lien fusionnel ? Être mère, inviter à se sentir père, c’est donner du sens à « que désirons-nous ? » sinon le fait de vouloir transmettre de la joie et du bonheur au-delà de nos différences et de nos cultures. Ainsi, « se retrouver dans son enfant » est, donc, l’envie de chaque parent. Sensation laissée à notre attention par Dorota Janiak, et, même plus, apprendre à s’aimer.

Un petit renvoi à la question : être né ici ou là-bas ? ouvre un dialogue avec le spectateur sur qu’ai-je appris de mes parents ?

De cette inquiétude sur l’avenir qu’avait ma mère, sur les aspirations qu’elle s’était fixée sur moi avec mon père ; finalement, qu’en est-il ?

Cette question identitaire est posér littéralement face à nous. Cette inquiétude face à l’avenir est un visage transposé de la réalité qui nous est apporté, là, brute d’émotions.

Plongé dans une réflexion, le spectateur se retrouve en catimini face à ses modèles. Caché dans l’ombre, incertaine dans leur choix et décision, plusieurs d’entre elles décident de n’en paraître que plus fragile. Vient en aide cette lumière dessinant agréablement leur silhouette, leur redonnant confiance. Se sentant, ainsi, protégées, elles peuvent, enfin, se révéler et se dévoiler telles qu’elles le désirent, heureuse, pleine de tendresse.

Elles se dévoilent, timide, entrelacées de bonheur, exposées à la vue de tous sans jugements, témoignant de leur quiétude, le bonheur intense qu’elles ont à faire partager.

 

                                                                                               Samuel PRODAULT, Strasbourg, 2009